Auditoire de Joinville ( Haute Marne ) , tribunal , historial et reconstitutions


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dans les années 1544-1600

Une ville seigneuriale

Joinville dans les années 1544-1600

Le siège de Saint-Dizier en 1544 (toile XIXe de Desvarreux)


Soldatesque et épidémies

..........La situation frontalière de Joinville s'envenime avec la rivalité de François Ier et de Charles Quint. En 1544, lors de leur offensive en Champagne, les Impériaux s'emparent de Joinville. Francesco d'Este a l'ordre de brûler la ville, mais s'il ruine "tous les jardins et parterres, où il y avait de beaux divertissements, en haine de ce que le duc de Guise s'opposait à tous les progrès" de l'Empereur, il déclare "qu'il avait fait mettre le feu à trois ou quatre maisons, mais qu'il l'avait fait ensuite éteindre". En tous cas Notre-Dame est touchée. Cet épisode dramatique précède un tassement économique dans les années 1550, au niveau français.

..........On note des passages de troupes en 1556, 1568. A cette date "c'est la plus grande désolation de Champagne que ce ne fut jamais. Les ennemis sont allés à Joinville, Saint-Urbain et autres lieux . La ville a donc été mise a sac, mais une fois de plus échappe à l'incendie". Puis à nouveau en 1573-1574 : "le peuple était si pauvre et si mangé de gens de guerre qu'il ne pouvait plus souffrir". En 1590 "des bandes considérables s'avançaient du côté de Troyes, elles se réunirent à celles de Wassy et de Reynel et firent, mais inutilement, une tentative sur Joinville". Dans le sillage des armées, les épidémies frappent : en 1568, 1587, 1631...

..........Les ducs de Guise sont à même de négocier avec le pouvoir royal des exemptions d'impôts pour les Joinvillois : depuis François Ier ils jouissent d' un "affranchissement de toutes tailles, aides, subsides... lesquels privilèges ont été continués jusqu'à présent (en 1632) et confirmés par sa Majesté régnante à la poursuite du duc de Guise, Prince de Joinville" (Manuscrit de 1632, Histoire de la Principauté de Joinville.)

Le plan de Belleforest, 1575

Le premier plan de la ville

..........Le plan de Belleforest (1575) présente avec précision le château et les remparts, percés par la porte d'Ecurey (surmontée de hourds en bois comme deux autres tours) près du moulin, et par le passage de la poterne. Le plan présente le nouveau clocher de Notre-Dame (en D), et le nouvel auditoire (en N). Les faubourgs apparaissent comme des villages-rues : celui de saint-Jacques avec le nouvel hôpital (en G) la chapelle Sainte-Anne, et Notre-Dame de Pitié ; celui d'Ecurey jusqu'au pont sur la Marne ; celui des Royaux, avec le château du Grand Jardin (en M) et son Petit Bois, et au-dessus Sainte-Ame (rapprochée de Joinville pour tenir dans le cadre).

..........Jusqu'au XVIe s. il y a eu domination de l'ensemble castral sur la communauté "d'en bas". A partir de cette époque, le mouvement se renverse : le dynamisme de la ville et de ses faubourgs est évident.


L'auditoire

Une fièvre de constructions

..........En 1551 Henri II érige la baronnie de 42 villages en principauté de plus de 80 "pour augmenter et amplifier le revenu de ladite Principauté, afin de mieux et plus convenablement soutenir son dit titre et à l'augmentation et décoration d'icelle".

..........En 1561 un nouvel auditoire, de grandes dimensions, est édifié pour répondre aux nouvelles nécessités administratives. Antoinette de Bourbon, veuve de Claude, fonde en 1567 l'hôpital Sainte-Croix. Des halles existaient depuis le XIVe s. au moins, de nouvelles sont édifiées en 1576. Pierre Descombes, doyen du chapitre fait don d'une maison près du moulin pour y établir des classes (actuelles cuisines du Lycée). Entretemps, on dote Notre-Dame d'un clocher de bois en 1558 , et d'un portail latéral vers 1580.



L'hôpital (photo de 1910)

La capitale de la Ligue, marquée par la Réforme catholique

..........L'évolution des formes de religiosité, amorcée au XVe s. s'accélère avec le XVIe s. Cette profonde crise spirituelle coïncide avec les difficultés économiques des années 1550. La réforme protestante atteint la région dans la deuxième moitié du XVIe s. : à Wassy se constitue un petit isolat calviniste loin de la vallée du Rhin.


..........Le renouveau de l'Eglise catholique est contemporain de la Réforme protestante, et non consécutif à celle-ci. Il s'accélére en réaction aux progrès des protestants. Le cardinal Charles de Guise s'illustre au Concile de Trente (de 1545 à 1563).

..........Antoinette de Bourbon fonde en 1557 un monastère de bénédictines à Notre-Dame de Pitié sur l'emplacement du prieuré Saint-Jacques, en 1567 elle restaure le prieuré de Sainte-Ame, et le confie au nouvel ordre des Cordeliers. . En 1641 un ordre fondé en 1535, les Ursulines, s'installe au faubourg des Royaux pour instruire les jeunes filles, et les Capucins se fixent au faubourg Saint-Jacques. Ils étaient nés eux aussi dès les débuts de la réforme catholique, en 1525, d'une volonté de retour intégral à la règle franciscaine. Entretemps, en 1621, un ordre cloîtré, celui des Annonciades, s'installe "à l'entrée du faubourg de Lorraine" (emplacement du gymnase actuel)


..........Dans le prieuré de Sainte-Ame Antoinette place une Mise au Tombeau. L'art religieux de la Réforme catholique exprime le grand courant de mysticisme qui traverse la piété occidentale, mettant l'accent sur l'aspect pathétique des poses théâtrales et des visages extatiques.



Charles cardinal de Lorraine (Musée de Joinville)

La Mise au Tombeau

Condamnés faisant amende honorable

L'âge d'or de la sorcellerie

..........En 1585 le bailli de Joinville condamne quatre membres de la famille Housdier comme sorciers (un homme et trois femmes) soumis à la torture la question extraordinaire, condamnés "à faire amende honorable de devant le parvis de Notre-Dame, à genoux, tête et pieds nus, ayant au poing une torche de cire du poids d'une demi-livre et illec crier merci à Dieu et à justice, ce fait être étranglés à un pilier près du gibet, leurs corps morts, ars et brûlés être réduits en cendres". Le Parlement de Paris jugeant en appel commue la peine : ils sont "battus et fustigés de verges ayant la corde au cou" et sont bannis du royaume et leurs biens confisqués"




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